Une sonde interplanétaire au menu
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Une sonde interplanétaire au menu
Hello !
Dans la nuit de Mercredi à Jeudi, la sonde interplanétaire Juno venait profiter de la gravité terrestre pour s'élancer une bonne fois pour toute vers Jupiter. Partie en Août 2011 vers Jupiter, elle a fait un p'tit tour du Système Solaire interne avant de revenir vers la Terre pour prendre encore plus d'élan. L'occasion de lui dire "Bye bye" une dernière fois.
Juno, c'est elle :
3.5m de diamètre (20m avec les panneaux déployés), 3.6 tonnes, un joli petit bébé.
Ce passage rapproché de la Terre était observable, pourvu qu'on ait :
- la météo favorable
- une bonne carte du ciel
- les éphémérides précises du passage de la sonde
- un télescope
Et la Mercredi soir au niveau de la météo, c'était franchement pas génial. J'attendais ce passage de Juno depuis plusieurs semaines, et au dernier moment, j'ai bien failli aller me coucher.
Oui mais ... en jetant un oeil à l'animation satellite (https://2img.net/r/ihimg/f/14/nw0f.gif/), je sentais poindre une éclaircie venant de Grande Bretagne qui se dirigeait vers le Nord de la France.
Bien m'en pris. Vers 0h30, le ciel était limpide. Une magnitude limite du tonnerre, à laquelle je n'étais plus habitué ici. Vite vite, réglage du télescope, pointage de la zone où passait Juno et hop ! En avant les poses !
J'ai failli me faire avoir car Heavens-above donnait ses éphémérides en heure locale. Tellement habitué à utiliser de l'heure TU que j'étais à 2 doigts de pointer la mauvaise zone.
Mais Juno était au rendez-vous.
De prime abord, sur les clichés, je ne voyais rien. Bien qu'arborant une honorable magnitude 13.7, la sonde se déplaçait tellement vite que son "signal" était étalé sur une longue ligne sur l'image, d'où une grande difficulté à le faire ressortir au dessus du bruit.
Saurez-vous trouver Juno passant sur la vidéo que j'ai faite ?
Tout d'abord la séquence d'images sans indication, puis, au bout de 23s, une indication vous est donnée.
Je suis tellement prêt du bruit de fond que tout traitement dégrade le peu de pixels intéressants que j'ai. Donc là, les images sont quasi brutes.
38 poses de 60s. Binning x2 sous IRIS (sinon je ne vois pas la trainée de la sonde) et compilation vidéo.
Celestron omni XLT 150/750 + Canon EOS 1000D.
A l'heure de la prise de vue, Juno était à ~150 000 km de la Terre. L'étoile la plus brillante en haut de la vidéo est TYC 2385-695-1
Il y a des images dont les étoiles sont allongées, la faute à de très nombreuses bourrasques de vent que j'ai eues hier soir. J'étais très exposé.
Mon 150/750 a donné tout ce qu'il avait sur ce coup-là. Au repos pour quelques jours !
Dans la nuit de Mercredi à Jeudi, la sonde interplanétaire Juno venait profiter de la gravité terrestre pour s'élancer une bonne fois pour toute vers Jupiter. Partie en Août 2011 vers Jupiter, elle a fait un p'tit tour du Système Solaire interne avant de revenir vers la Terre pour prendre encore plus d'élan. L'occasion de lui dire "Bye bye" une dernière fois.
Juno, c'est elle :
3.5m de diamètre (20m avec les panneaux déployés), 3.6 tonnes, un joli petit bébé.
Ce passage rapproché de la Terre était observable, pourvu qu'on ait :
- la météo favorable
- une bonne carte du ciel
- les éphémérides précises du passage de la sonde
- un télescope
Et la Mercredi soir au niveau de la météo, c'était franchement pas génial. J'attendais ce passage de Juno depuis plusieurs semaines, et au dernier moment, j'ai bien failli aller me coucher.
Oui mais ... en jetant un oeil à l'animation satellite (https://2img.net/r/ihimg/f/14/nw0f.gif/), je sentais poindre une éclaircie venant de Grande Bretagne qui se dirigeait vers le Nord de la France.
Bien m'en pris. Vers 0h30, le ciel était limpide. Une magnitude limite du tonnerre, à laquelle je n'étais plus habitué ici. Vite vite, réglage du télescope, pointage de la zone où passait Juno et hop ! En avant les poses !
J'ai failli me faire avoir car Heavens-above donnait ses éphémérides en heure locale. Tellement habitué à utiliser de l'heure TU que j'étais à 2 doigts de pointer la mauvaise zone.
Mais Juno était au rendez-vous.
De prime abord, sur les clichés, je ne voyais rien. Bien qu'arborant une honorable magnitude 13.7, la sonde se déplaçait tellement vite que son "signal" était étalé sur une longue ligne sur l'image, d'où une grande difficulté à le faire ressortir au dessus du bruit.
Saurez-vous trouver Juno passant sur la vidéo que j'ai faite ?
Tout d'abord la séquence d'images sans indication, puis, au bout de 23s, une indication vous est donnée.
Je suis tellement prêt du bruit de fond que tout traitement dégrade le peu de pixels intéressants que j'ai. Donc là, les images sont quasi brutes.
38 poses de 60s. Binning x2 sous IRIS (sinon je ne vois pas la trainée de la sonde) et compilation vidéo.
Celestron omni XLT 150/750 + Canon EOS 1000D.
A l'heure de la prise de vue, Juno était à ~150 000 km de la Terre. L'étoile la plus brillante en haut de la vidéo est TYC 2385-695-1
Il y a des images dont les étoiles sont allongées, la faute à de très nombreuses bourrasques de vent que j'ai eues hier soir. J'étais très exposé.
Mon 150/750 a donné tout ce qu'il avait sur ce coup-là. Au repos pour quelques jours !
econseil- Messages : 57
Date d'inscription : 11/06/2012
Age : 45
Re: Une sonde interplanétaire au menu
ah oui !! excellent très belle reussite félicitation pour cette prouesse
Re: Une sonde interplanétaire au menu
Salut Manu
Oui nous en avions discuté sur l'autre forum.
Un sacré défit de capturer cette sonde de 20 m d'envergure !
Je ne connais pas vraiment cette pratique, quelles points techniques :
Tu te prépositionnes sur une zone en attendant l'heure du passage, c'est bien cela. Quelle est la précision de l'éphéméride ? Je veux dire la précision sur la zone et l'heure de passage, quelques minutes d'arc ? Le sens de passage de la sonde est également indiqué (ici elle passe en diagonale) ? Le timing , quelques secondes d'incertitude ?
Tu commences à shooter combien de temps avant le moment prévu ?
As des infos sur la vitesse relative qui détermine le temps de passage dans le champ de ton 150mm ? 1 seconde, 2 secondes ? Je voudrais savoir si tu as déja une idée sur ce parametre.
Enfin as tu une idée de la luminosité de la sonde ? Ce dernier parametre doit être important, savoir si elle est ou si elle n'est pas à la portée de ton équipement.
Christian
Oui nous en avions discuté sur l'autre forum.
Un sacré défit de capturer cette sonde de 20 m d'envergure !
Je ne connais pas vraiment cette pratique, quelles points techniques :
Tu te prépositionnes sur une zone en attendant l'heure du passage, c'est bien cela. Quelle est la précision de l'éphéméride ? Je veux dire la précision sur la zone et l'heure de passage, quelques minutes d'arc ? Le sens de passage de la sonde est également indiqué (ici elle passe en diagonale) ? Le timing , quelques secondes d'incertitude ?
Tu commences à shooter combien de temps avant le moment prévu ?
As des infos sur la vitesse relative qui détermine le temps de passage dans le champ de ton 150mm ? 1 seconde, 2 secondes ? Je voudrais savoir si tu as déja une idée sur ce parametre.
Enfin as tu une idée de la luminosité de la sonde ? Ce dernier parametre doit être important, savoir si elle est ou si elle n'est pas à la portée de ton équipement.
Christian
Re: Une sonde interplanétaire au menu
Oups Christian, je n'avais pas reçu de notification de ton commentaire
Comme j'ai déjà joué à ça avec les géocroiseurs 2005 YU55 et 2012 QG42, je commence à me familiariser avec l'exercice.
Je me pré-positionne effectivement à un endroit sur le passage de l'objet. Les éphémérides du Minor Planet Center (pour les géocroiseurs) ou de Heavens-Above (pour Juno) sont suffisamment précis pour pouvoir jouer à ça. Si possible, je trouve une étoile visible dans mon chercheur et proche de l'endroit où passera la sonde. Ici une étoile de magnitude 6.7.
N'ayant pas de goto, je ne me complique pas la vie.
Comme je fais en général des poses de 60s sur lesquelles ces objets apparaissent comme des traits un peu flous, je ne peux pas t'assurer que la précision de l'éphéméride soit à la seconde, mais en tous cas elle est très inférieure à la minute.
Pour la position dans le ciel, c'est aussi inférieur à la minute d'arc.
Ce genre de précision pourrait ne pas être atteinte sur un objet fraîchement découvert, et dont on aurait que quelques jours d'observations. Mais là, c'était des objets bien connus.
Si bien que quand je suis sur une zone, je commence à shooter environ 5 minutes avant l'arrivée de l'objet dans mon champ et il arrive à l'heure prévue.
Sur le MPC, tu trouves sur les éphémérides la vitesse de passage de ces objets, en secondes d'arc/minute. Quand tu connais la largeur de ton champ, tu en déduis le temps qu'il mettra à le traverser. Mais là où c'est un peu sioux, c'est que les objets qui frôlent la Terre n'ont justement pas une vitesse constante par rapport à nous.
Particulièrement sur Juno, la distance parcourue dans le ciel de 0h30 à 1h30 est quasiment le double de la distance parcourue de 1h30 à 2h30. A mesure qu'elle s'éloignait, elle dessinait un trait plus court, mais elle était aussi plus faible. Moins de flux sur le capteur, mais plus compacté, ça pouvait jouer en ma faveur pour garder la sonde au dessus du bruit de fond.
Donc pour en revenir au cadrage, une fois que je suis bon, je laisse filer les poses et j'arrête quand l'objet a des coordonnées (sur l'éphéméride) qui ne sont plus dans mon champ.
De temps en temps, je traite rapido (sans prétraitement) quelques images avec IRIS pendant les poses pour voir si les brutes sont correctes, des fois qu'il faudrait corriger quelque chose.
La luminosité de la sonde était donnée à titre indicatif, sans garantie totale. Il s'avère qu'elle était plutôt bonne, aux effets de rotation des panneaux près.
Pour savoir si Juno m'était accessible, j'ai juste fonctionné par analogie.
J'avais réussi à avoir 2012 QG42 en 2012. Il allait un peu moins vite et était de magnitude 14.
Donc une Juno de magnitude 13.7, ça devait le faire. Sans garantie sur le 13.7 et vu la rareté de l'événement, je tente quand même ma chance.
Comme j'ai déjà joué à ça avec les géocroiseurs 2005 YU55 et 2012 QG42, je commence à me familiariser avec l'exercice.
Je me pré-positionne effectivement à un endroit sur le passage de l'objet. Les éphémérides du Minor Planet Center (pour les géocroiseurs) ou de Heavens-Above (pour Juno) sont suffisamment précis pour pouvoir jouer à ça. Si possible, je trouve une étoile visible dans mon chercheur et proche de l'endroit où passera la sonde. Ici une étoile de magnitude 6.7.
N'ayant pas de goto, je ne me complique pas la vie.
Comme je fais en général des poses de 60s sur lesquelles ces objets apparaissent comme des traits un peu flous, je ne peux pas t'assurer que la précision de l'éphéméride soit à la seconde, mais en tous cas elle est très inférieure à la minute.
Pour la position dans le ciel, c'est aussi inférieur à la minute d'arc.
Ce genre de précision pourrait ne pas être atteinte sur un objet fraîchement découvert, et dont on aurait que quelques jours d'observations. Mais là, c'était des objets bien connus.
Si bien que quand je suis sur une zone, je commence à shooter environ 5 minutes avant l'arrivée de l'objet dans mon champ et il arrive à l'heure prévue.
Sur le MPC, tu trouves sur les éphémérides la vitesse de passage de ces objets, en secondes d'arc/minute. Quand tu connais la largeur de ton champ, tu en déduis le temps qu'il mettra à le traverser. Mais là où c'est un peu sioux, c'est que les objets qui frôlent la Terre n'ont justement pas une vitesse constante par rapport à nous.
Particulièrement sur Juno, la distance parcourue dans le ciel de 0h30 à 1h30 est quasiment le double de la distance parcourue de 1h30 à 2h30. A mesure qu'elle s'éloignait, elle dessinait un trait plus court, mais elle était aussi plus faible. Moins de flux sur le capteur, mais plus compacté, ça pouvait jouer en ma faveur pour garder la sonde au dessus du bruit de fond.
Donc pour en revenir au cadrage, une fois que je suis bon, je laisse filer les poses et j'arrête quand l'objet a des coordonnées (sur l'éphéméride) qui ne sont plus dans mon champ.
De temps en temps, je traite rapido (sans prétraitement) quelques images avec IRIS pendant les poses pour voir si les brutes sont correctes, des fois qu'il faudrait corriger quelque chose.
La luminosité de la sonde était donnée à titre indicatif, sans garantie totale. Il s'avère qu'elle était plutôt bonne, aux effets de rotation des panneaux près.
Pour savoir si Juno m'était accessible, j'ai juste fonctionné par analogie.
J'avais réussi à avoir 2012 QG42 en 2012. Il allait un peu moins vite et était de magnitude 14.
Donc une Juno de magnitude 13.7, ça devait le faire. Sans garantie sur le 13.7 et vu la rareté de l'événement, je tente quand même ma chance.
econseil- Messages : 57
Date d'inscription : 11/06/2012
Age : 45
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